French students often ask me what language I dream in. I always hope my answer will be concise but it never is. The short answer is that I dream in both. I never end there. When staying in Barcelona for a summer, I started dreaming in Spanish. Usually my language depends on who I am speaking to and where I am. Sometimes, like everyone, I cannot speak at all, or I am speaking the wrong language – it’s probably my most terrifying dream. In the end, there are many dreams where I have no clue what language I spoke in. Those might be my favorite because it is one of the rare occasions where my brain is not compartmentalized by language or culture. I assume this is the same for all multi-language speakers.
I wish I asked people I like more often if they are dreamers. Are their days shattered because of a bad dream the night before? Do they float all day because of a beautiful dream?
I am very grateful to be a dreamer. It can be the biggest blessing and the strongest torture to dream of someone you miss. Our unconscious is so haunting, its ability to take all that we are and make it one is mesmerizing.
Mes élèves de français me demandent souvent en quelle langue je rêve. J’essaie toujours de répondre intelligemment et rapidement mais je n’y arrive jamais. Si je résume, je rêve dans les deux langues. Mais je ne m’arrête jamais là. En vivant à Barcelone, je rêvais parfois en espagnole. La langue dépend généralement des personnes ou de l’endroit. Parfois, souvent d’ailleurs, comme tout le monde, je n’arrive pas à parler du tout ou je parle la mauvaise langue – c’est ce qu’il y a de plus terrifiant pour moi. Au bout du compte, j’ai énormément de rêves où je n’ai aucune idée en quelle langue j’ai rêvé. Ce sont probablement mes rêves préfères puisque c’est une des seules occasions où ma tête n’est pas divisée en compartiments par langue ou par culture. Je pense que ça doit être pareil pour toute personne qui parle plusieurs langues.
Je devrais demander plus souvent aux gens que j’aime si ils rêvent. Ont-ils des journées détruites par des cauchemars de la veille? Flottent-ils de bonheur toute la journée après avoir rêvé de quelque chose d’extraordinaire?
J’adore être une rêveuse. Ça peut être une forme de torture mais aussi un cadeau sans prix quand on voit quelqu’un qui nous manque terriblement. L’inconscient nous hante parfois mais sa capacité de synthétiser tout ce que nous sommes est époustouflante.